Wagons de train transportant des céréales
Wagons de train transportant des céréales
©L'école des Céréales

L’école des Céréales

Le transport des céréales en France, du grain à moudre pour les élèves !

Depuis 2008, la thématique développement durable a fait une entrée remarquée dans le programme de géographie en collège.

Avec des élèves de troisième, on peut aborder le sujet à travers la question  « Comment la France, première puissance agricole européenne et deuxième exportateur mondial de céréales, tente-t-elle de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport des céréales sur son territoire ? » 

Un sujet tout trouvé pour faire le lien entre actualité et programme scolaire en troisième où les élèves doivent étudier à la fois le fonctionnement d'un espace de production agricole et les différents modes de transport en France.

En France, les transports intérieurs terrestres de marchandises sont largement dominés par le transport routier. 84 % des marchandises transitent par la route, 10 % par le rail. Bien qu'en progression constante, le transport fluvial représente 6 %.

Quel scénario pédagogique ?


1. Le fluvial : sur l'eau pour moins de CO2 !

 

Ce mode de transport présente de nombreux avantages dans l'optique du développement durable :

  • 6 700 km de rivières et canaux sont aménagés  
  • Sur le plan économique le prix du transport fluvial de marchandises est compétitif
  • Le transport fluvial concerne de nombreuses filières qui s’intègrent dans les chaînes logistiques internationales : la moitié des marchandises transportées sur le réseau national ont une origine ou une destination européenne.
  • C'est un mode de transport sûr qui génère peu d’accidents.
  • Il est à la fois sobre sur le plan énergétique et vertueux en matière d’émission de gaz à effet de serre.

Les difficultés de ce mode de transport sont en rapport avec les gains potentiels :

  • Un réseau à différents gabarits (de 350 à 5000 tonnes par convoi) qui demande un entretien constant des canaux (dragage) et des infrastructures (quais, écluses, signalisation…)
  • Une baisse de nombre de bateliers disponibles ayant pour source un investissement lourd sur le matériel, un mode de vie hors-norme et des tarifs de fret variable car soumis à un marché par bassin.
  • Des infrastructures dédiées pour les chargements et les déchargements de barges
  • Une chaine logistique moins intégrée que pour le routier, une optimisation des retours à vide peu établie. Les bateliers sont souvent enclins à peu varier les typologies de produits transportés pour limiter les complications entre deux contrats de transport

Pour comprendre l'impact positif que peut avoir le fluvial pour des transports moins polluants, on peut projeter cette vidéo retraçant l'initiative du groupe Soufflet pour réduire les coûts de transport et diminuer l'impact écologique :

HAROPA - COP21 : Les céréales préfèrent le fleuve

Davantage de péniches sur la Seine chargées de céréales, c’est moins de camions sur les routes ! Quand on sait qu'une péniche peut transporter l'équivalent de 125 camions, les élèves saisissent vite l’intérêt écologique de la valorisation du transport fluvial (Source : VNF)

 

2. Le rail : un autre mode de transport durable 

Faute d’entretien, des voies secondaires du réseau ferroviaire français ne sont plus assez sûres pour des trains chargés de 1000 tonnes de grains. 

Partenaire des coopératives céréalières, Fret SNCF assure chaque jour un approvisionnement à flux tendu. Des milliers de tonnes de céréales sont chargées sur les navires qui les transportent à l’exportation. 

Un chiffre à retenir : 

10 % du transport de produits agricoles et alimentaire se font par rail.

La Franche-Comté est une région de production céréalière enclavée et éloignée des ports, l’acheminement des céréales requiert ici d’importants efforts logistiques. Afin de remédier à ce handicap et réduire la part du transport routier au profit de modes moins émissifs, les acteurs régionaux donnent un nouvel élan aujourd’hui à leur stratégie logistique basée sur le ferroviaire et le fluvial. C’est ainsi que le groupe coopératif Terre Comtoise a noué un partenariat avec l’union coopérative Cérévia, qui dispose de terminaux céréaliers fluviaux sur l’axe Saône-Rhône, notamment à Chalon-sur-Saône et Villefranche-sur-Saône. Ce dispositif permet d’acheminer par « voie douce » le blé destiné à l’exportation vers le port des Tellines, dans les Bouches-du-Rhône. Côté maïs, la production franc-comtoise est principalement orientée vers les amidonneries d’Alsace. Or la partie est/nord-est de la Haute-Saône ne possédait pas de point de stockage. Du coup, les céréales récoltées repartaient par camions vers le Sud de la région pour reprendre la route, une fois séchées en direction de l’Alsace. C’est pourquoi un silo sur la commune de Vaivre-et-Montoille, près de Vesoul a été construit en 2015. Doté de 14 tours pour une capacité de 60 000 tonnes, cet équipement a la particularité d’être situé sur la ligne ferroviaire Paris-Bâle. Il permettra donc de retirer un grand nombre de camions des routes et de dégager un bien meilleur bilan carbone.

 

3. L’exportation de céréales – zoom sur le port de Rouen

On peut terminer ce tour d’horizon avec les troisièmes par l’étude du port de Rouen, premier port européen pour les céréales. Un reportage du journal Télévision de France 2 (11/11/2015) permet de poser le cadre. Au carrefour de grandes régions productrices de céréales en France (Normandie, Picardie, Île de France), le port normand fait transiter 9 millions de tonnes en 2019/2020. Si le premier client du port est l'Algérie, la Chine aussi s'approvisionne à Rouen ! 

 

4. Un schéma de synthèse pour conclure

Pour clore la séance, les élèves peuvent retracer sur un fond de carte le parcours des céréales depuis la région Centre jusqu'aux différentes régions de France. Un bon moyen de fixer des repères géographiques tout en listant et hiérarchisant les modes de transport des céréales en France.

 

Pour en savoir plus sur la logistique dans la filière céréalière